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PRIX DU LAIT AU TROISIÈME TRIMESTRE Les raisons d'un blocage

Malgré les points de désaccord, la Fnil s'est fendue d'un communiqué dans lequel elle dit prendre acte des indicateurs élaborés par le Cniel.© SÉBASTIEN CHAMPION

Le principal point de désaccord porte sur l'indicateur de compétitivité France- Allemagne. Notamment à partir de quel écart de prix il entre en vigueur.

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Une fois encore, l'interprofession n'a pas réussi à se mettre d'accord au niveau national sur une tendance de prix du lait pour le troisième trimestre. Le principal point de blocage porte sur l'écart de compétitivité entre la France et l'Allemagne. Rappelons que ce critère fait partie des trois nouveaux indicateurs qui doivent entrer en vigueur dès juillet. Il semble que les trois familles se soient entendues sur une méthode de calcul prédictive du prix du lait allemand. En juillet, celui-ci devrait atteindre environ 308 /1 000 l. En revanche, elles s'opposent sur la façon de prendre en compte ce critère. Les industriels privés souhaitent l'intégrer dès que l'écart de prix entre les deux pays dépasse 4 €/1 000 l. En juillet, en respectant l'accord du 3 juin 2009, le prix prévisionnel français devrait progresser de 10 % et s'établir à 330 €/1 000 l sans flexibilité. Cet indicateur de compétitivité ferait donc baisser le prix de 18 /1 000 l. Une situation inacceptable pour les producteurs qui avancent plusieurs arguments. Tout d'abord, le prix français a la particularité d'être saisonnalisé. Il est traditionnellement plus élevé entre juillet et septembre. « En le désaisonnalisant, le prix de base français tombe à 311 /1 000 l en juillet. L'écart France-Allemagne n'aurait donc aucune incidence », déclare la FNPL. Ensuite, le syndicat ne souhaite pas que le prix entre ces deux pays soit trop corrélé. « L'Allemagne valorise moins bien son lait. Nous proposons donc d'intégrer cet indicateur de compétitivité dès que l'écart de prix dépasse 20 /1 000 l. »

Ne pas dévoiler les coûts de production

Deux autres critères devaient également entrer en vigueur dès juillet. Là encore, l'interprofession se heurte à d'importantes difficultés. Concernant l'indicateur de coût de production, l'indice Ipampa* pourrait servir de base de calcul. Mais ce dernier a l'inconvénient d'être formulé en pourcentage. « Nous ne voulons pas non plus le chiffrer en euros/1 000 l pour ne pas donner trop d'informations aux transformateurs sur le coût de production des éleveurs », explique la FNPL. L'indicateur de valorisation des PGC est encore plus difficile à élaborer. Leur diversité est telle qu'il est impossible de traduire leurs évolutions de prix. Les transformateurs se montrent également réticents à dévoiler le montant de leurs valorisations. Malgré ces désaccords, la Fnil s'est fendue d'un communiqué dans lequel elle dit prendre acte des indicateurs élaborés par le Cniel. « Le prix du lait augmentera à nouveau en juillet et s'inscrit dans la tendance annuelle, affichée dès le début de l'année, d'une augmentation de 10 %. » En revanche, elle ne souhaite pas entendre parler de la proposition de la FNPL d'instaurer son projet de double volume-double prix. Le syndicat souhaiterait en effet établir un système transitoire dès cette campagne où le volume B serait affecté aux allocations provisoires, qui pourraient s'étendre de 0 à 5 %. « La hausse du prix du lait s'applique sur la totalité de la référence majorée par l'augmentation de 2 % décidée par l'Union européenne, et sur les prêts de quotas que les entreprises alloueront à leurs producteurs », écrit la Fnil.

En Bretagne et Pays de la Loire, aucun accord de prix n'a été trouvé à l'issue des négociations au sein du Cil Ouest. Malgré tout, les discussions ne sont pas coupées.

NICOLAS LOUIS

* Indice des prix d'achat des moyens de production agricole

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